Delirium

- Les textes -

        Voici quelques textes écrits par des maîtres de la prose et des disjonctés du cerveau. On a trouvé judicieux de placer ces textes sur cette page car ils sont tous plus farfelus les uns que les autres, vous proposant chacun une vision de la vie bien différente mais toujours aussi intéressante. De par la longueur de ces textes, on vous conseille vivement d'enregistrer cette page sur votre disque pour la consulter plus tard (allez dans fichier / enregister le cadre sous... pour les utilisateurs de Netscape et pour les fous qui utilisent Internet Explorer 5, sélectionnez les textes puis copiez/collez-les dans un éditeur de texte).

- Délire onirique -

        Il ne faut pas penser ce que l'on pense réellement mais ce que l'on a dans la tête et qui trotte et qui galope tel un cheval au galop assoiffé par l'envie de galoper à tel point qu'il est capable de boire toute une mer de sang -Le cheval n'est pas un chameau-. Alors je suis troublé par mes pensées obscures et magistrales certes marquées par une intelligence certaine et une finesse d'esprit qui ne me fait pas faux bond; à ne pas confondre avec Bond l'agent secret bien connu du Beauf moyen et de sa télévision: James Bond 007. Ceci étant dit en passant, je tiens à préciser mon point de vue à ce sujet qui n'est sans aucun doute pas à négliger (le point de vue...): James Bond, incarné de nos jours par le très charnel Pierce Brosnan, est malheureusement devenu un personnage essentiellement sexuel et médiatisé. Car ne dit-on point: "James Bande" ? Le sexe a aujourd'hui pris une place tellement importante que le Beauf moyen ne s'interesse à une Beaufe moyenne sur un plan uniquement sexuel, aussi laide cette dernière soit-elle. Ainsi des femmes telle une dénommée Pesquet, pour ne citer personne, réussissent à se trouver leur propre Beauf et parfois même à lui donner un bébé Beauf. C'est pour dire à quel point la laideur et l'odeur n'ont aucun rapport avec les compétences sexuelles. Pour en revenir au sujet de départ, la révélation finale et le sens du poème que j'aime restent indemnes à toute agression physique d'un Beauf moyen susceptible de chercher une solution à son problème sexuel et sentimental d'une relation à long terme (de Romains propres vêtus de Guy) achevée dans le sang et l'angoisse qu'inflige une ex-épouse assoiffée par l'envie de galoper et de boire, de déboire et de croire en toute chose incompréhensible (Ndlr: Comme ce texte...) et inutile dans un seul et unique but, celui de faire croire à celui qui croît, ce petit époux Beauf incroyant, qu'elle est devenue cochonne du jour à la nuit pour avoir souillé le pic sacré de Jade d'un inconnu animé par l'avidité de l'attirance sexuelle activée par les vertes hormones masculines si présentes et si envahissantes dans une vie d'homme comme dans une vie de chien dans le cas où celles-ci n'auraient pas encore fusionnées.
        Je suis divin et vous ne l'êtes pas, c'est sûr. Je suis modeste.
        Je juge et je subis le Beauf tout au long de ma vie. Je suis un Beauf. L'inertie du poisson qui m'anime fait que je suis un peu motivé. Par exemple: il faut avoir ce que l'on pense vouloir pour devenir un cochon au sens sale du terme -un cochon n'est pas un chat-. Ceci étant dit, la fille agenouillée à vos pieds a encore soif...

Florent Elsaïr

- Les refrains d'une vie -

Et tous les jours les mêmes refrains se succèdent,
S'enchaînent, se mêlent, s'en vont pour revenir,
Ne me laissant que quelques vagues souvenirs,
Sans fin, sans rien comme une mort qui me précède.

En ces termes je me désole et me console,
Le quotidien tue l'espoir et l'envie de vivre,
Et d'une voile d'insouciance, il nous enivre,
"Réveille toi, Ouvre les yeux" me souffle Eole.

Seule puisse l'amour nous redonner l'espoir,
Redonner la vue à l'aveugle qui ne peut voir,
Avant que la terre n'expire, changer la vie,
Cette vie pourtant si courte et qui n'est qu'ennuie.

Dans ces longs refrains se dessine notre vie,
Rien qu'un coup de crayon pour effacer l'ennui,
Tant de désolation construisent ces refrains,
Inerte, on attend tout seul son destin, en vain.

Vincent Jahandiez

- C'est d'une justesse sans faille ! ! ! -

        Je suis ingénieur système, je sais je ne devrais pas m'en vanter.

        Lorsqu'on me demande quel est mon métier il m'arrive de plus en plus souvent de répondre "je suis dans l'informatique". Cette vague formulation a au moins le mérite de m'éviter la lueur de haine méprisante qui apparaît instantanément dans l'œil de l'interlocuteur le mieux disposé au simple énoncé de mes coupables occupations. Je suis lâche. La prochaine fois je répondrai tueur à gages, le relâchement des mœurs étant ce qu'il est, cela devrait moins choquer.

        C'est un métier gratifiant à bien des points de vue, c'est vraisemblablement le seul où le néophyte total, celui qui vient d'ouvrir son premier carton d'ordinateur, se sent en mesure de vous expliquer votre métier dans le quart d'heure qui suit le montage de sa bécane.

        A ma connaissance conduire une voiture ne transforme personne en mécanicien, pas plus que raboter une porte ne fait de vous un ébéniste, mais taper sur un clavier fait de tout un chacun un informaticien. On n'arrête pas le progrès.

        N'allez surtout pas croire que je veux garder pour moi les clés du savoir et en tenir éloigné le vulgum. Que je regrette le temps où les ingénieurs système détenaient le pouvoir abrités derrière leurs incantations absconses. Nenni. Bien au contraire, étant d'un naturel assez paresseux, pour ne pas dire d'une fainéantise crasse, je préfère de très loin un utilisateur qui se débrouille sans moi. Mais je reste persuadé qu'informaticien, c'est aussi un métier.

        Par contre je regrette - parfois - le temps où le métier consistait à surveiller un Vax, ceux qui ont connu cela savent à quel point c'était reposant, ou alors à rebooter une station Unix tous les trente-six du mois, pour justifier son existence.

        Avec l'arrivée des PC et surtout de Windows nous sommes entrés de plain-pied dans ce que l'on pourrait appeler l'ère du Chapelier Fou, c'est-à-dire l'irruption de l'irrationnel dans ce qu'il a de plus poétique et de moins maîtrisable au beau milieu d'un monde jusque là bien tenu. En vertu d'un darwinisme élémentaire il a bien fallu s'adapter. Aujourd'hui être ingénieur système dans le monde merveilleux de PetitMou, c'est être un hybride monstrueux, un mélange aussi subtil qu'indéfinissable de chaman, de Menie Grégoire, de Dédé la Bricole, de Bobologue, de charlatan et de psychopathe.

        Je ne remercierai jamais assez Bill Gates pour avoir transformé un métier relativement terne et basé sur une approche bêtement technique et rigoureuse des faits, en challenge quotidien, nécessitant une remise en question permanente à l'échelle du quart d'heure.

        Quoi de plus stimulant sinon de savoir que résoudre un problème ne viendra en aucune façon enrichir ce qu'il est convenu d'appeler l'expérience, puisque le même problème nécessitera lorsqu'il se posera à nouveau une solution radicalement différente. On évite ainsi la sclérose intellectuelle consécutive aux automatismes.

        Résoudre un problème nécessite une imagination à côté de laquelle le récit d'un trip sous champignons hallucinogènes pourrait passer pour le compte-rendu de l'assemblée générale des actionnaires de la Société Nouvelle des Aciéries Mouchabeuf. Le cartésianisme n'est pas un atout mais un grave handicap vous empêchant d'aborder les hypothèses les plus farfelues. Et il faut bien cela quand après avoir éliminé les causes raisonnables de dysfonctionnement vous êtes amené à envisager le reste, qui se situe généralement tout de suite entre les histoires de petit lutin et la quatrième dimension. La seule chose que je me refuse encore à pratiquer c'est l'imposition des mains et le voyage à Lourdes, plus par réaction de mécréant que par doute quant à l'efficacité des méthodes en question. Je sens qu'avec l'arrivée de Windows 98 il va me falloir opérer une révision déchirante quand à mes convictions profondes.

        Quand je pense que certains recherchent les paradis artificiels, et que l'on me paye pour être en état perpétuel d'hallucination. La vie est bien injuste, allez.

        Tout cela serait finalement bien monotone s'il n'y avait l'utilisateur, car il existe l'utilisateur, c'est vous et moi. Victime d'une intoxication à l'échelle planétaire, d'un gigantesque et collectif lavage de cerveau il s'imagine qu'il va pouvoir tirer quelque chose de sa bécane, être productif, voire même dans les cas les plus graves envisager un retour sur investissement.

        Aujourd'hui l'utilisateur perverti par des slogans pernicieux du style "Jusqu'où irez-vous ?" exige que ça marche, et c'est bien là où tout se gâte, le décalage entre cette légitime attente et ce que l'illuminé de Redmond est capable d'apporter me déprime. "Jusqu'où irez-vous ?", jusqu'à l'asile le plus proche sans doute.

        Comment voulez-vous qu'un truc qui est à un système d'exploitation ce que Mireille Mathieu est à Edith Piaf, ce bricolage improbable écrit avec les pieds par une nuée de pervers schizoïdes puisse fonctionner ?

        Le mensonge le plus grossier colporté par les sectateurs microsoftiens est celui selon lequel un PC convenablement équipé de l'inénarrable Windows et du fourbi Office dont j'ai oublié le millésime car il change en permanence, fonctionnerait seul et sans assistance.

        Le récit d'une journée ordinaire au royaume du Chapelier Fou contredit quelque peu cette idyllique vision du meilleur des mondes possible. Ce doit être une question de numéro de version, sans doute.

        Mardi 8 heures
        Le calme avant la tempête, je peux l'esprit en repos me consacrer à un projet qui me tient à cœur ; émuler une calculette quatre opérations sur un Vax de la série 8000. Je tenterai l'inverse dès que j'aurai mené à bien cette partie.

        Mardi 9 heures
        Un premier coup de téléphone laconique, "Tu peux venir jeter un coup d'œil, mon PC est bloqué", sous cette apparence anodine peut se dissimuler le cauchemar le plus absolu, les raisons qui peuvent amener un PC à se bloquer sont légions, la première étant d'appuyer sur le bouton marche. Je suis d'autant plus inquiet que mon client est un dingue de la vitesse. C'est un peu l'équivalent du chauffard, il parle du bus AGP là où les autres parlent de carburateur double corps, mais la démarche est la même, aller le plus vite possible en semant la terreur sur son passage. Profitant d'un instant d'égarement de son chef de service il a réussi à se faire payer le dernier Pentium à 333 Mhz, ce qui lui permet de gagner cinq secondes sur la mise en page de sa feuille de calcul. C'est comme on le voit une avancée considérable à la mesure de l'investissement consenti. Je le trouve un peu déprimé car on annonce déjà le Pentium à 400 Mhz ou plus et il contemple avec amertume ce qu'il considère déjà comme l'équivalent d'une caisse à savon.

        J'essaye de le réconforter en lui disant qu'avec la bête qu'il possède il devrait éviter d'ouvrir deux fenêtres en même temps pour ne pas faire courants d'air. Une boutade bien innocente, c'est le côté Menie Grégoire de la profession, mais je sens bien qu'il n'y croit pas. Les grandes douleurs sont souvent au-delà des mots.

        Mais revenons à nos moutons, PC bloqué. Effectivement passé le démarrage tout ce que nous obtenons c'est un sablier désespérément figé, je suis tenté de répondre que c'est parfait pour faire des œufs à la coque mais quelque chose dans son air égaré me dit que je ferais aussi bien de me taire. C'est alors que j'envisage du coin de l'œil un CD-Rom offert par PC truc "Mesurez les performances de votre PC", eh oui ça ne sert à rien d'aller vite encore faut-il pouvoir l'exprimer en Business Graphics, WinMark 98, High End Disk WinMark 98 et autres CPUMark32, c'est requis pour humilier à l'heure du café les ploucs avec leurs Pentium 133.

        Je lui demande si par le plus grand des hasards il n'aurait pas monté ce truc-là sur sa machine, je connais la réponse. Il est d'ailleurs mentionné en tout petit sur le CD que l'installation de cette suite de tests devrait être effectuée sur une machine quasi-vierge et pas sur un système normalement opérationnel, "cela pouvant provoquer des dysfonctionnements". Des "dysfonctionnements", tu l'as dit bouffi. Diagnostic : je t'envoie quelqu'un pour te remettre un système d'équerre, celui-ci étant parti en villégiature à la campagne pour une durée indéterminée. Le rendez-vous est pris pour la parution du prochain CD de tests de PC machin. Au suivant.

        Mardi 10 heures
        Juste le temps de constater le plantage d'un serveur NT. Quelqu'un a vraisemblablement éternué devant, c'est très sensible comme système. Bon, reset, redémarrage, la routine quoi. Deuxième coup de téléphone "Tu n'aurais pas cinq minutes des fois, il se passe parfois des choses curieuses sur ma machine". Connaissant mon correspondant la seule chose curieuse dans tout cela c'est le parfois, il est stupéfiant que ce ne soit pas toujours.

        C'est qu'il s'agit de la variété dit de "l'esthète taquin", épouvanté par l'uniformité il a installé sur sa machine tous les thèmes possibles, le pointeur de souris est un calamar, le sablier une horloge comtoise, l'économiseur d'écran qui se déclenche toutes les minutes est un jeu de baston intergalactique avec force sifflements et explosions. Car il a bien évidemment une carte son.

        C'est indispensable pour reproduire le rire de Johnny Hallyday selon les Guignols de l'info, rire qui accompagne les messages d'avertissement. Tout cela est un peu perturbant. Ayant de surcroît accès à l'Internet il a récupéré et installé tous les sharewares possibles, il n'y a plus aucune pièce d'origine sur sa machine, il a tout remplacé et il est seul à pouvoir s'en servir. Il est assez surprenant qu'il ne soit obligé de rebooter sa machine qu'une fois par heure. Je suis peut-être injuste envers PetitMou.

        A l'intérieur de tout grand logiciel il en existe plusieurs petits qui ne demandent qu'à sortir, là c'est la grande évasion, il suffit de coller l'oreille contre le boîtier pour les entendre se carapater. Tout ce joli monde doit se battre en permanence pour prendre le contrôle du système. C'est un cas désespéré. Je m'en sors lâchement en lui disant d'aller récupérer sur www.crap.com la dernière version de son anti-virus / gestionnaire de fichiers / explorateur / compacteur / logiciel de sauvegarde / éditeur de textes / navigateur Internet, et me tire vite fait sans toucher à la souris de peur de déclencher un Tchernobyl dans sa machine. Au suivant.

        Mardi 11 heures
        De retour dans mon bureau je constate le plantage d'un autre serveur NT, par solidarité avec le premier sans doute. L'instinct grégaire ou le début d'un mouvement de revendications. A surveiller. Autre coup de téléphone, en provenance d'une espèce bien particulière, la variété qui se shoote à la presse informatique, on ne dira jamais assez les ravages que cela peut provoquer. Stratège planétaire, il m'explique comment l'introduction de Java dans les entreprises va révolutionner la façon dont nous envisageons l'informatique. Comment Sun va bouffer Microsoft à condition qu'Oracle s'allie avec Apple et que Compaq ne vienne pas jouer les trouble-fête. Il me prédit la mort prochaine d'Intel victime de ses challengers, et écrasé sous son gigantisme. Au bout d'un moment atterré par toutes ces apocalypses à venir, je ne sais plus très bien où j'habite et c'est légèrement comateux que je raccroche en espérant ardemment que tout cela voudra bien patienter jusqu'à ma retraite.

        Mardi 13 heures
        Coup de téléphone angoissé en provenance d'une secrétaire, "Quand je lance mon Word avec un document que j'ai tapé hier, j'ai le message suivant : cette application va s'arrêter car elle a effectué une opération non conforme", je suis tenté de lui répondre qu'il s'agit là d'un fonctionnement normal de l'application, mais je m'abstiens. Son désarroi est sincère et la perte de plusieurs heures de travail ne porte pas à rire.

        Bon, en route vers de nouvelles aventures. Cette personne, charmante au demeurant, appartient à la catégorie de ceux qui considèrent l'introduction de l'informatique dans leur quotidien comme une calamité. L'espèce de truc ronronnant qu'on lui a posé sur son bureau est, pour elle, visiblement habité par un esprit hostile et rebelle à toute collaboration avec le genre humain. Elle a bien essayé de l'apprivoiser en le banalisant, en installant un pot de fleurs sur le boîtier et la photo de ses gosses sur l'écran, mais rien n'y fait, habité d'une vie propre il s'ingénie à lui pourrir l'existence.

        Elle serait je crois soulagée si je suspendais des gousses d'ail et des crucifix au plafond et aspergeais sa machine d'eau bénite, c'est le côté chaman de la profession.

        A la vingtième tentative je réussis à charger son document sans déclencher l'infamant message de vacances pour cause de non conformité des opérations effectuées par l'application, il s'agissait d'un tableau coupé par un saut de section, quelque chose de tellement grave selon Microsoft que cela méritait un plantage radical. Peut-être qu'une destruction totale de la machine aurait été plus appropriée, je les trouve un peu laxistes ces temps-ci. Problème corrigé. Au suivant.

        Mardi 15 heures
        De suivant il n'y en eut point ce jour-là, je terminais ma journée tranquillement entre deux reboot de serveur NT, et mes travaux sur la reconversion d'un Vax en calculette. J'en étais à la soustraction, je ne désespérais pas d'arriver à la division à l'horizon 2005. J'aurai certainement besoin de 512 mégas de mémoire vive supplémentaires pour l'implémenter, c'est le directeur financier qui va encore râler.

        C'est une certitude, demain amènera son nouveau lot de victimes. Si tous ces gens savaient qu'au fond je ne maîtrise guère plus qu'eux tout cela, que le métier est de bien peu de secours quand Word ou Excel ou que sais-je se bauge lamentablement, que le temps où une entreprise vivait sur des applications maison est définitivement révolu.

        Bah je fais comme si je dominais, c'est ce qu'ils attendent de moi, c'est le côté charlatan du métier. Et puis ils ont au moins quelqu'un d'identifié à engueuler.

        Quant à moi je m'endors tous les soirs en rêvant aux tortures que je ferais subir à Bill Gates s'il venait à me tomber sous la main. C'est le côté psychopathe du métier.

Michel Berthe
Service d'aéronomie du C.N.R.S.
Juillet 1998

- Et si Microsoft construisait des ascenseurs -

        L'ascenseur vous demanderait "Etes-vous sûr ?" quand vous appuyez sur le bouton de l'étage désiré.

        La charge utile serait, à raison de 70 kg par personne, de 9 personnes soit 629,9999995623485 kg.

        D'ailleurs, seules les personnes pesant exactement 70 kg pourraient emprunter les ascenseurs Microsoft, puisque cela aura été fixé comme standard par les ingénieurs Microsoft. La puissance des treuils doublerait tous les deux ans, mais le poids des cabines doublerait tous les six mois, ce qui aurait pour effet de rendre les ascenseurs de moins en moins fiables et de plus en plus lents.

        Les personnes qui emprunteraient les ascenseurs Microsoft deviendraient de ce fait incompatibles avec les ascenseurs Schindler ou Otis. Il faudrait alors les reformater.

        Les ascenseurs seraient livrés avec un logiciel "Building Explorer", permettant de se rendre à n'importe quel étage de l'immeuble, à condition d'être très patient. En cas de problème, on verrait apparaître des messages du type :

        Chaque fois que vous emprunteriez l'ascenseur, vous auriez l'astuce du jour, du style : "Savez-vous qu'en ne restant pas dans la porte, vous permettez à celle-ci de se refermer plus facilement ?", "Si vous ne vous allongez pas par terre, cela permettra à d'autres personnes d'emprunter l'ascenseur en même temps que vous."

        Microsoft resterait propriétaire des ascenseurs, ses clients ne disposant que d'une licence d'utilisation.

        Les ascenseurs Microsoft seraient bien sûr livrés d'abord en version bêta, les utilisateurs étant chargés de noter les anomalies et de les faire connaître à... Microsoft... une fois décoincés.

        Les ascenseurs Microsoft étant tous à quatorze niveaux, il faudrait ajouter des étages aux immeubles afin qu'ils acceptent les ascenseurs Microsoft.

        Les ascenseurs Microsoft proposeraient des raccourcis claviers très utiles, par exemple la combinaison de touches Sonnerie - Ouverture des portes - 2 pour atteindre le premier sous-sol.

        De temps en temps, il se produirait une "erreur de protection générale" ayant pour effet de faire s'écrouler l'immeuble.

        Il n'y aurait plus d'escaliers (tellement plus simples, moins chers et plus rapides pour la plupart des utilisations...)

        On pourrait demander un "aperçu de l'étage" pour être sûr que celui-ci correspond à ce que l'on veut rechercher.

        En cas de panne, vous auriez accès à la hot-line Microsoft de 8h à 20h sauf le dimanche :

- Les voitures Microsoft -

        Lors d'un salon informatique (ComDex), Bill Gates a comparé l'industrie informatique avec l'industrie automobile et est arrivé à la conclusion suivante: si General Motors avait eu la même progression technologique que l'industrie informatique, nous conduirions aujourd'hui des autos coûtant 25 dollars et parcourant 1000 miles avec un gallon d'essence.
        A ça répondit ouvertement General Motors (par Mr. Welch en personne) lors d'une conférence de presse: si General Motors avait développé sa technologie comme Microsoft, les voitures que nous conduirions aujourd'hui auraient les propriétés suivantes:

  1. Votre voiture aurait un accident sans raison compréhensible 2 fois par jour.
  2. Chaque fois que les lignes blanches seraient repeintes, il faudrait racheter une nouvelle voiture.
  3. Occasionnellement, une auto quitterait l'autoroute sans raison connue. Il faudrait simplement l'accepter, redémarrer l'auto et reprendre la route.
  4. Parfois, lors de manoeuvres particulières, comme par exemple prendre un virage à gauche, l'auto irait simplement tout droit puis refuserait de repartir. Pour remédier à cela, il faudrait procéder à un échange standard du moteur.
  5. Les autos ne seraient livrées qu'avec un seul siège, car il faudrait choisir entre "Car95" et "CarNT". Chaque siège supplémentaire devrait être commandé à l'unité.
  6. Macintosh développerait des voitures fonctionnant à l'énergie solaire, fiables, cinq fois plus rapides et deux fois plus légères, mais elles ne pourraient emprunter que 5% des routes.
  7. Les témoins d'huile, de température et de batterie seraient remplacés par un unique témoin "Défaillance Générale".
  8. Les sièges exigeraient que chaque passager soit de la même taille et de même poids.
  9. L'airbag demanderait "Etes-vous sûr ?" avant de s'ouvrir.
  10. Occasionnellement, la condamnation centralisée de la voiture se bloquerait, vous ne pourriez alors la réouvrir qu'au moyen d'une astuce, comme par exemple simultanément tirer la poignée de porte, tourner la clé dans la serrure et d'une autre main attraper l'antenne radio.
  11. General Motors vous forcerait à acheter avec chaque voiture un jeu de cartes routières Deluxe de la société Rand McNally (depuis peu filiale de General Motors), même lorsque vous ne souhaitez pas ou n'avez pas besoin de ces cartes. Au cas où vous ne prendriez pas cette option, la voiture roulerait 50% moins vite (ou plus). A cause de cela, General Motors deviendrait une cible fréquente de procès.
  12. A chaque fois que General Motors sortirait un nouveau modèle, chaque conducteur devrait réapprendre à conduire, car aucune des commandes ne fonctionneraient exactement comme dans les modèles précédents.
  13. Enfin, il faudrait appuyer sur le bouton "Démarrer" pour stopper le moteur.