Sam n' Max

- Présentation -

        Sam n' Max ! Sachez que tous les mécréants qui n'ont pas encore essayé ce jeu méritent la peine capitale, et c'est peu de le dire. Sam n' Max est un bon vieux jeu d'aventure comme savaient en faire les éditeurs dans le temps. Evidemment développé par les maîtres du genre, avec quelques autres, les fils spirituels de Dark Vador, les timbrés de chez LucasArts. Après nous avoir rendus dingue avec Day of The Tentacle, nous avoir fait combattre l'Empire dans X-Wing, ces abrutis nous ont pondu un jeu sans nom, quand même nommé Sam n' Max. Si vous vous en sentez le courage, venez visiter leur monde avec nous...

- Un Chien et... un lapin ! -

        Après avoir passé cette #~@£${ de protection, nous voilà plongés au coeur de l'intrigue. Nous sommes dans la cave d'un savant fou, qui possède au passage un accent excellent en V.F, semblant sur le point de faire griller une jolie jeune fille comme une saucisse de Franckfurt pour d'obscures raisons. Mais c'est sans compter sur nos deux héros ! Sam, le chien, et Max, le lapin, arrivent juste à temps pour sauver la donzelle des électrodes du terrible docteur. Pendant que s'engage un combat entre notre féroce boule de poil, Max (très porté sur la violence), Sam entame un superbe discours. Mais il s'avère que le docteur n'était qu'une carcasse métallique (Max lui ayant malencontreusement arraché l'occiput). Bref, avec le sentiment d'avoir accompli leur devoir, nos deux héros se font la malle, en oubliant de libérer la gourde et en se disputant pour savoir qui jouera le rôle de la sirène. Fin de l'intro.

- N'importe quoi -

        De retour à leur quartier général, Max se demande ce qui peut faire ce bruit bizarre. Mais bien sûr ! La tête du docteur amateur de saucisses n'est autre qu'une bombe ! Seule solution: la balancer dans la rue. Ce qui nous vaut d'ailleurs une formidable réplique de la part de Max: "J'espère que ce bus était vide". Navrant. D'entrée de jeu, on sait à qui on a à faire. Le jeu commence enfin. Coup de fil du chef: il faut se rendre sans tarder à la fête foraine du coin. Mais d'abord, rencontrer notre indic dans la rue. Sitôt dit, sitôt fait. Après avoir récupéré quelques affaires, nos deux compères se retrouvent dans la rue. C'est alors que Max éprouve le désir de retourner un chat comme un gant. Pourquoi pas ? Ceci fait, le message de l'indic se trouve en votre possession ! Nous n'irons pas plus loin mais ceci devrait déjà vous donner un petit aperçu de la stupidité ambiante de ce jeu. Note: si vous entrez dans le magasin, Sam en ressort impressionné par le fait de savoir que la lèvre supérieure peut envelopper la tête.

- Vous avez dit scénario ? -

        On ne peut y échapper, et celui-ci, comme le reste du jeu est particulièrement stupide. Nos deux membres de la police Freelance sont lancés sur les traces de Bruno le Bigfoot, attraction phare de la fête foraine, ayant récemment et mystérieusement disparu. Ce scénario, bien que simple, est si tordu qu'il baladera nos deux amis aux quatre coins des Etats-Unis, et ce pour notre plus grand plaisir. Chaque lieu apporte ses énigmes et il faut souvent faire des aller-retours pour les résoudre. Mais rien de bien emmerdant, rassurez-vous. Bref, ce scénario est plus une excuse pour délirer qu'une véritable histoire.

- Humour -

        Le plus impressionnant dans ce jeu est la densité de conneries au pixel carré. Que ce soit de simples clin d'oeil (celui, excellent, à Star Wars par exemple), d'effets graphiques ou de dialogues. Tout, absolument tout, dans ce jeu a une vocation humoristique. Enfin quand je parle d'humour, entendez humour lourdingue (genre Simpsons ou South Park pour vous donner une idée). Mais le jeu reste toujours très propre, il n'y a jamais d'insultes, de saletés ou de pensées lubriques. Bref, on nage dans le bonheur. Les dialogues sont très forts et vous feront pisser dessus à maintes reprises. Il n'est pas rare de voir des joueurs refinir ce jeu juste histoire de rire un bon coup. La naïveté de Max est touchante et celui-ci se prête à toutes les loufoqueries ("Max, broute le Mammouth"). Et surtout, on s'attache vite à ce violent petit lapin blanc ("J'ai jamais crapahuté, ça fait mal ?"). L'humour tient une place prépondérante dans ce jeu et c'est tant mieux !

- Trop court -

        Attention, ne vous méprenez pas sur ces paroles. Si je dis que ce jeu est trop court ce n'est pas qu'il soit court, c'est qu'il n'est pas assez long. Je m'explique. Pour un joueur moyen ce jeu se termine en une vingtaine d'heures. Pour des fêlés de la masse corticale, ce jeu est (trop) vite fini. En ce qui nous concerne, à trois, nous avons mis deux jours et demi. Et lorsque la fin arrive, on est un peu triste de penser que l'aventure est finie. On en redemande, encore et encore... On souhaiterait que ce jeu n'aie pas de fin. Vous comprenez le sens de ce trop court maintenant ? Pour en revenir au jeu lui-même, la progression est évidemment entravée par des dizaines d'énigmes plus ou moins barjes, mais jamais, au grand jamais, le joueur ne reste totalement bloqué, il suffit de penser comme eux. Pour vous donner un exemple, Sam et Max se retrouvent dans le tunnel de l'amour et il faut trouver un moyen d'arrêter les embarcations. Pour cela, rien de plus simple, il suffit d'utiliser Max sur le disjoncteur. Sam s'emparera alors de son fidèle compagnon et lui enfoncera la tête dans les fusibles. Comment voulez-vous que l'on reste de marbre face à cela ?

- Pour en finir -

        Si je me laissais emporter dans mon élan, vous risqueriez de ne jamais voir la fin de cette page. Il faut bien conclure. Sam n' Max est un jeu délirant, excellent, bien réalisé, drôle, jouable, long, en gros toutes les qualités que l'on peut imaginer pour un jeu de ce type. Voyez-vous, c'est en jouant à un jeu de ce type que des gamins de 16 ans, ayant connu ce jeu tantôt, deviennent nostalgiques. Je sais que beaucoup me décrieront mais aussi que beaucoup me donneront raison: c'est ça le jeu d'aventure. Aujourd'hui, on nous sort des machins en 3d insipides, et encore il faut avoir une troudufux pour s'en rendre compte. Mais où sont passés le fun et le plaisir du jeu ? C'est un peu comme le cinéma, on en prend plein les yeux (oui, il y a des exceptions, et de belles) mais à côté, c'est zéro. Alors je vous en prie, messieurs les éditeurs (c'est con, il n'y en a aucun qui me lit), pensez à nous et recommencez à faire de vrais jeux !